Architecture (Culture)
Maîtrise d'oeuvre
(apm)&associés, Atelier Philippe MADEC Architecte urbaniste mandataire, Mutabilis, Paysagiste, Gaujard Technologie en charge de la structure bois et de l’enveloppe bois, YGREC en charge de l’ingénierie générale (VRD, Fluides / Structures – Gros oeuvre ), les diagnostics techniques et déchets, l’économie de projet (inclus les lots architecturaux), la synthèse technique et la SSI, Tribu en charge de la conception environnementale, des missions complémentaires STD, FLJ et ACV appuyé par Ygrec pour les calculs (transmission des fichiers RSET), SIGMA en charge de l’optimisation acoustique, et des relevés lors des réception, Prémisce & Co, agence de design et d’architecture intérieure, spécialiste en économie circulaire et de la valorisation du « déjà là »,
Maîtrise d'ouvrage
Ville d'Angers
SE GLISSER AVEC DÉLICATESSE DANS L’ÉPAISSEUR HISTORIQUE D’UN SITE
Ce projet est l’occasion de révéler l’urbanité latente du système abbatial, complexe architectural et paysager ayant sédimenté des états et usages multiples, laissant autant de marques et de signes plus ou moins interprétables, enchevêtrés dans un continuum spatial patrimonialement très dense. Avec humilité, le projet est une occasion de clarification de ce système historique et spatial séculaire. Entre les distinctes campagnes de construction et les épisodes de destructions parfois massives, le site s’est toujours réinventé en s’appuyant sur l’héritage en place. A sa manière, le bâtiment de la médiathèque constitue lui aussi une belle page architecturale du site, par la grande lisibilité de son plan et de son principe spatial. Mais le site a aussi perdu de sa cohérence au fil du temps. Il s’agit de renouer avec les tracés initiaux et de les projeter dans une contemporanéité d’usages en parachevant le système d’espaces et d’interstices permettant de naviguer au sein de l’ancienne abbaye. Soit : créer du lien là où les aménagements les plus récents ont sanctionné une disjonction entre les lieux.
Le projet dégage ainsi de nouvelles perspectives et connections entre les espaces de l’ancienne abbaye révélant toute la profondeur du site, depuis la rue Toussaint jusqu’aux entrées du jardin des Beaux-Arts en passant par le cloître. Notre proposition architecturale vient en déduction de ce travail urbain et paysager, indissociable de la lecture patrimoniale et paysagère qui lui donne tout son sens. Lové au cœur du site et sans monumentalité déplacée, la médiathèque constitue un témoignage intéressant d’une modernité qui n’a rien concédé de sa radicalité ni de sa générosité tout en proposant un dialogue intéressant avec l’histoire du tissu bâti historique. Par la force de ses principes, le parti architectural initial continue de s’exprimer avec bonheur. Le projet a pour première préoccupation de le préserver et de le réhabiliter dans sa clarté originelle, en revenant aux sources d’une architecture capable de répondre aux aspirations contemporaines. Mais il s’agit aussi d’amender une approche fonctionnaliste de l’ « équipement du territoire », la disjonction entre espaces servis et espaces servants, l’emprise dédiée au stationnement/zone logistique ainsi que la séquence trop confidentielle d’entrée, talons d’Achille du site. Le projet est donc aussi une proposition de réparation : un soin attentif accordé aux espaces extérieurs et aux sols, une optimisation des fonctions logistiques et l’intégration des fonctions « servantes » au sein d’un bâtiment cohérent, sans ségrégation dans les usages.
